Entretien avec la designer textile Nina van Bart.
Au début de cette année, l’ambassade des Pays-Bas en France a lancé un appel à candidatures pour la Paris Design Week 2021. Quelle équipe de designers aurait la meilleure idée pour faire une présentation à l’Atelier Néerlandais ? Le programme « From hardware to software » de Nina van Bart et le Neo Design Collective a remporté un franc succès. « Depuis que nous avons appris que nous avions remporté l’appel a candidature, il y a trois mois maintenant, notre vie tourne autour de ça ».
A quoi peuvent s’attendre de votre part les visiteurs de l’Atelier Néerlandais ?
Notre programme « From hardware to software » porte sur la durabilité et les textiles, le toucher et la représentation virtuelle de la tactilité. Le Neo Design Collective réunit le monde du design physique et de la technologie numérique. Cela se reflète également dans notre programme à l’Atelier Néerlandais. Dans la première pièce, vous trouverez des créations textiles avec des références à la nature, telles qu’un rideau qui filtre la lumière comme un nuage. Dans la deuxième salle, nous laissons le visiteur expérimenter les textiles de manière imaginaire. Pensez au bruit de craquement du plastique, à l’ondulation du velours côtelé ou au ton coussiné du feutre. Dans la troisième salle, vous entrez dans notre laboratoire virtuel de textile. Ici, les visiteurs peuvent se mettre au travail eux-mêmes, ce qui nous permettra d’éventuellement remettre en question notre approche de la conception.
Racontez-moi, la nature et la durabilité jouent un rôle important dans votre travail ?
Comme nous, de nombreux designers s’inspirent de la nature. Mais ce qui me frappe, c’est que la nature est souvent dépeinte en termes romantiques, comme unique ou accidentelle, et donc opposée à la technologie. Alors que la nature, en fait, a aussi des modèles fixes que l’on pourrait comparer aux caractéristiques d’un ordinateur. C’est cette relation entre la nature et la technologie que nous, le Neo Design Collective, trouvons intéressante. Notre collectif aimerait unir ses forces à celles de l’industrie des matériaux pour examiner comment produire plus efficacement et de manière plus respectueuse de l’environnement. Je ne veux pas aller vers un monde où la matérialité est l’exception. Les solutions numériques peuvent nous aider, en tant qu’êtres humains, à conserver notre amour des matériaux sans épuiser inutilement la nature.
Qui est le Neo Design Collective ?
Sept designers et créateurs qui travaillent ensemble depuis plusieurs années. La plupart d’entre nous se connaissent grâce à leurs études à la Design Academy d’Eindhoven ou d’autres formations. La multidisciplinarité et le partage des connaissances sont des principes importants pour nous, tout comme la durabilité et l’innovation. Le Neo Design Collective travaille sur commande, par exemple pour une entreprise qui produit des tapis et pour une entreprise qui produit des briques. Le programme « From hardware to software » a l’Atelier Néerlandais nous offre l’opportunité d’aller plus loin, de questionner de nouvelles idées en interaction avec des professionnels et des passionnés. C’est incroyablement inspirant et excitant.
Quels contacts français espérez-vous nouer ?
Il serait bien sûr formidable que nous puissions intéresser les fabricants français de textiles et de matériaux à notre démarche. Nous ne voulons pas fonctionner en vase clos, nous avons besoin de l’industrie pour continuer à avancer et vice versa, nous pouvons aider l’industrie à prendre des mesures nouvelles et inattendues. Pour nous, la Paris Design Week sera un succès si nous inspirons les autres et si nous trouvons une nouvelle partie qui veut travailler avec nous. J’espère que notre programme à Paris est le début de quelque chose de plus grand.
Le collectif Neo Design se compose de :
Direction créative, design textile – Nina van Bart
Conception spatiale – Willem van Doorn
Produits virtuels en 3D : Roel Deden
Contexte des impressions virtuelles en 3D : Sophie Johanna
Développement web – UPSIDE
Conception sonore – Mitchel Van Dinther (Jameszoo)
Avec nos remerciements à :
Usine de tissage – EE Exclusives
Texte – Jonas Lescrauwaet
Traduction française – Brigitte Zwerver-Berret
Avec le soutien de l’ambassade des Pays-Bas en France / Atelier Néerlandais