Les bâtiments peuvent-ils aussi être des paysages ? C’est ce que s’est demandé l’architecte paysagiste Daniel Jauslin de la DGJ Paysages, qui a rédigé un mémoire à ce sujet. L’exposition sur les résultats de ses recherches peut désormais être visionnée entièrement numériquement.
Si quelque chose est devenu évident d’ici 2020, c’est la nécessité de disposer de bons parcs.
Quel genre d’exposition avez-vous fait ?
Il s’agit d’une élaboration en trois parties de ma thèse à la TU Delft. La première partie traite de la question de savoir si les bâtiments peuvent être des paysages, c’est la partie théorique. Dans la deuxième partie, je veux que les gens vérifient si mon affirmation est correcte, en montrant des bâtiments qui correspondent à ma thèse. Dans la troisième partie, je me demande : que pouvons-nous faire avec cela ?
J’espère qu’elle conduira à une architecture durable. Nous devons intégrer les paysages dans les bâtiments. Après tout, l’architecture est aujourd’hui un problème : elle coûte énormément de matières premières ; elle devrait être plus durable. Je veux travailler sur cette question avec de jeunes designers dans des ateliers. Ce serait bien de le faire dans l' »Atelier Néerlandais ».
Les bâtiments peuvent-ils être des paysages ? Comment avez-vous trouvé cette question ?
‘C’est ce que j’ai fait il y a dix ans avec mon promoteur. Et si vous trouvez quelque chose il y a dix ans, et que c’est toujours d’actualité : il doit y avoir quelque chose dedans ! Au cours de ces dix années, la proportion d’écologie dans les nouveaux bâtiments a réellement doublé. Même les Jeux olympiques de Paris en 2024 seront les plus verts de tous les temps ».’
Avez-vous un exemple d’un bâtiment qui est un paysage ?
‘Un exemple que j’utilise beaucoup est celui des Bibliothèques Jussieu à Paris. Elles ont été conçues en 1992 par le cabinet d’architectes néerlandais OMA et sont en fait une ville dans un bâtiment. Avec des boulevards repliés à l’intérieur. C’est « Paris in a box ».
‘Parce que Paris est en fait une ville et un parc en même temps. Lorsque Hausmann a redessiné la ville, il a été aidé par le paysagiste Alphand : il pensait qu’il fallait pouvoir se promener de parc en parc dans toute la ville. Vous auriez pu vous promener dans les bibliothèques de l’OMA à Jussieu exactement de la même manière ».’
Que souhaitez-vous encore concevoir vous-même ?
‘Ah, un parc, bien sûr ! Un parc, c’est vraiment la classe royale de l’architecture du paysage. Pour l’Uni Paris-Est de Créteil, nous travaillons actuellement à la réalisation d’un jardin médical pour un laboratoire de microbiologie. Au départ, ce n’était pas censé être un jardin, mais lorsque les architectes de Nickl ont commencé à concevoir le laboratoire, ils nous ont demandé de créer un jardin pour l’accompagner. C’était juste avant le confinement. Il est désormais clair pour tout le monde à quel point la verdure est importante dans les villes ».
Le vendredi 16 octobre à partir de 20h00, Daniel Jauslin organise une rencontre numérique basée sur trois concepts : Le paysage comme expérience, le paysage comme matière première et le paysage comme temps.
La rencontre numérique peut être suivie ici par lien vidéo.
Les participants:
Friso Wijnen ,Ambassade du Royaume des Pays-Bas, Atelier Néerlandais
Christian Müller, Architecte, placemaker tourisme, loisir et culture Rotterdam et Coire
Dr. Isabella Pasqualini*, Architecte et Chercheuse en perception de l’espace Versailles et Venise
Clément Blanchet*, Architecte France
Daniel Racine, Architecte, SIA international, Président de section société suisse des ingénieurs et architectes Zurich
Daniel Jauslin PhD, Architecte Paysagiste, DGJ Paysages
*à confirmer