Pour la rubrique Spotlight’s on : l’Atelier Néerlandais interviewe chaque mois un membre de l’AN. Ce mois-ci : Louise te Poele.
Bonjour Louise, qu’est-ce qu’il t’occupe en ce moment ?
Je viens de rentrer de la commune de Doetinchem, où j’ai livré une œuvre d’art à la mairie. C’est une période un peu mouvementée, où je termine beaucoup de choses avant de partir pour Paris.
À partir du 10 mai, il y aura une exposition pop-up de mon travail à l’Atelier Néerlandais. J’appelle cette exposition Avant Paris – il s’agit de travaux que j’ai réalisés récemment. Je veux montrer où j’en suis aujourd’hui – une sorte d’introduction à mon travail jusqu’à présent. J’expose toutes sortes de travaux photographiques et des films d’installations spatiales de moi-même.
Comme je viens de l’ indiquer, en mai et en juin, je vivrai et travaillerai à Paris, à la Cité universitaire. J’y disposerai d’une chambre et d’un tout petit atelier. C’est assez excitant, car pour mon travail, j’utilise souvent beaucoup d’espace. Heureusement, Piet Mondrian a déjà dit : plus l’espace est petit, mieux vous pouvez organiser vos pensées. La Cité universitaire, et en particulier le Collège Néerlandais, est un endroit magnifique. Il y a un grand patio, où je veux créer une œuvre d’art.
En outre, la Cité universitaire est un environnement particulier : elle a été construite après la Première Guerre mondiale pour permettre aux artistes et aux étudiants du monde entier de vivre, d’étudier et de travailler à Paris. L’idée était que cette interconnexion permettrait d’éviter une nouvelle guerre. Malheureusement, cela n’a pas fonctionné, mais l’idée sous-jacente est très inspirante.
Y a-t-il une différence entre Avant Paris et ta période parisienne ?
La période parisienne n’a pas encore commencé, donc je ne sais pas encore ce qui en sortira. En gros, j’ai fait beaucoup de photographie avant cela, et maintenant je veux me concentrer davantage sur le travail spatial. Lorsque j’étais à l’école d’art, je maîtrisais toutes les formes d’art. Après cela, j’ai commencé à me concentrer sur les natures mortes. J’ai réalisé ces natures mortes avec des fleurs, mais j’y ai également ajouté des formes que j’ai créées moi-même. J’ai ensuite édité les photos, ce qui a rendu l’œuvre très vivante. Les gens qui les regardent disent que cela ressemble à de la peinture, ce qui est en partie vrai, l’origine étant une photo sur laquelle je dessine numériquement. Le résultat final se situe donc entre la photo et la peinture, et les gens se demandent parfois ce qu’ils sont en train de regarder. Et c’est exactement le but recherché. Je veux que les gens regardent les choses qui les entourent d’un « œil neuf ».
Pour ces natures mortes, je collecte des objets et j’en fais des constructions que je photographie ensuite. Maintenant, je pense que ces objets sont aussi des œuvres d’art, et je veux développer cette idée à Paris. Le Collège fêtera son 85e anniversaire à l’automne et je veux créer une œuvre d’art pour lui. Je veux construire quelque chose en m’inspirant de Paris.
Pourquoi aimes-tu créer des natures mortes ?
À l’origine, je vivais dans une ferme, où je collectionnais toutes sortes d’objets et de fleurs, mais je ne savais pas encore qu’il s’agissait là de l’impulsion nécessaire à la création d’une nature morte. Beaucoup plus tard, j’ai pris des photos de femmes à Marseille, et là, j’ai découvert qu’ensuite les Marseillaisesavaient toujours des commentaires ou des remarques sur ces photos. Cela me gênait. J’ai donc découvert que j’aimais beaucoup plus faire des natures mortes que des portraits de personnes. Après tout, la composition d’une nature morte donne beaucoup de liberté.
Comment as-tu atterri à l’Atelier Néerlandais ?
En fait, je suis membre de l’Atelier Néerlandais depuis longtemps et cela m’a énormément aidé à prendre pied à Paris, ce que je souhaitais depuis longtemps. C’est un bon point d’ancrage. Lorsque l’AN a fêté ses cinq ans, avant la pandémie, j’ai développé et réalisé avec mon équipe le concept et la direction artistique de « l’Atelier Néerlandais Laboratoire ». Après la pandémie, j’ai pu participer à l’exposition collective (À propos – pandémie) et cela donne envie de recommencer !
Le vernissage de l’exposition ‘Avant Paris’ aura lieu le 10 mai à l’Atelier Néerlandais, de 14h à 17h, 121 Rue de Lille, soyez-les bienvenus !