Spotlight On: Karin Herwegh

Pour son Spotlight On : l’Atelier Néerlandais interviewe chaque mois un membre de l’AN. Ce mois-ci, c’est Karin Herwegh qui est à l’honneur. Elle présente actuellement ses œuvres à l’Atelier Néerlandais en tant que participante à l’événement Parcours Bijoux.

Quelle bonne nouvelle d’avoir été sélectionnée par Parcours Bijoux pour exposer ton travail à l’Atelier Néerlandais ! Peux-tu nous en dire un peu plus ?

Le thème de notre projet est ‘We found each other in a world of Mumbo Jumbo.’

Cynthia et moi partageons des préoccupations quant à l’évolution de la société d’aujourd’hui, à plusieurs points de vue, entre autres en termes de consommation de masse, de gaspillage et d’anonymat des produits et de leurs fabricants.

Notre travail consiste principalement en des pièces uniques et fabriquées à la main, sur lesquelles nous aimons attirer l’attention dans un monde qui va de plus en plus vite, souvent axé sur la richesse financière. Le temps et l’attention que nous consacrons à la création de nos œuvres dans notre studio nous permettent d’échapper à la dure réalité. Chacun à notre manière, nous avons traduit le thème en bijoux et en objets/sculptures.

Tu collabores avec Cynthia Nge, une créatrice parisienne. Comment cette collaboration est-elle née ?

Cynthia avait déjà participé au Parcours Bijoux et elle m’a approchée l’année dernière pour soumettre un dossier ensemble. Nous ne nous étions jamais rencontrées auparavant, mais nous avons presque immédiatement trouvé un thème qui nous convenait à toutes les deux et sur lequel nous travaillions déjà individuellement.

J’ai également lu que vous avez été inspirées par cette collaboration internationale. Comment l’avez-vous exprimé dans votre travail ?

Il est très agréable de savoir que quelqu’un d’autre dans le monde travaille exactement sur la même idée que soi. L’aspect international n’est pas nécessairement un point de départ, mais il joue un rôle dans le sens où il donne une dimension supplémentaire au processus (de travail). Nous avons toutes les deux une histoire et une pratique très différentes, ainsi qu’un cadre de vie très différent (Cynthia vient de déménager de Paris à Marseille, et je vis dans un village néerlandais de 800 habitants), donc une vie très différente. Nous travaillons chacune à notre manière, avec nos propres matériaux (je travaille le bois, Cynthia la céramique) et nous échangeons principalement des idées sur le thème du contenu qui nous inspire toutes les deux. C’est l’idée commune qui relie nos travaux. C’est très particulier, car le fait travailler avec une personne inconnue sur la même idée, sur la même ligne de pensée, est ressenti comme quelque chose de nouveau mais en même temps familier. En outre, cela montre également qu’il peut y avoir une grande marge d’interprétation individuelle à l’intérieur d’un cadre donné. Cela n’est pas forcément contradictoire.

Comment es-tu entrée en contact avec l’Atelier Néerlandais ?

Si vous êtes sélectionné pour participer au Parcours Bijoux, vous devez trouver votre propre espace pour présenter votre travail. Cynthia m’a fait quelques suggestions et, comme je suis néerlandaise, elle m’a suggéré l’Atelier Néerlandais. J’en avais entendu parler il y a longtemps, à l’époque de l’Institut Néerlandais, mais je n’y étais jamais allée. Cela m’a semblé être une bonne option, avec des espaces très agréables. Je suis immédiatement devenue membre !

Par coïncidence, à la fin de la même semaine, la journée des membres se tenait à Eindhoven, où mon mari et moi avons rencontré nos collègues et amis Danielle Lemaire et Jan Van Den Dobbelsteen. Danielle venait également de devenir membre. Elle nous a proposé en février de nous rendre tous les quatre à l’Atelier Néerlandais pendant quatre jours, d’y travailler pendant trois jours (c’est-à-dire d’utiliser l’AN comme un atelier) et de faire une présentation le dernier jour. Ce fut une semaine inspirante, qui aura peut-être une suite. La journée des membres en juin, avec une exposition et de belles rencontres, a également été une bonne raison de revenir à Paris, et je me sens donc très à l’aise et contente d’être ici à nouveau !